ALIE MOSHAN

“Peindre pour exister : le chemin d’une femme, seule face à la toile”

Il est des parcours qui ne suivent aucune carte, des voix qui naissent du silence, des œuvres qui
parlent à l’âme sans prononcer un mot. Celui de cette peintre autodidacte est de ceux-là — un
chemin tracé à l’instinct, au gré des émotions, entre exploration intime et quête spirituelle.
Nous écrivons l’histoire d’une jeune femme haïtienne talentueuse de 29 ans nommée Alie
Moshian
.

C’est par l’intuition que tout a commencé. Sans académie ni cadre strict, elle s’est laissée porter
par la curiosité et l’envie de créer. Des ateliers croisés au hasard du chemin aux multiples
techniques explorées, chaque expérience a enrichi sa démarche, sans jamais la détourner de cette liberté d’expression si précieuse à ses yeux. Pour elle, chaque toile est une aventure, une
découverte, un dialogue renouvelé entre le visible et l’invisible.

Depuis l’enfance, l’expression artistique a toujours été là, en filigrane. Que ce soit par la
musique, la danse ou la peinture, elle a toujours cherché un langage plus grand que les mots. Ce
qui l’a poussée à s’engager pleinement dans l’art, c’est cette possibilité de transmettre l’émotion
brute, de faire vibrer l’autre, de donner forme à l’inexprimable. L’art est devenu à la fois son
refuge, son terrain d’expression et sa manière d’agir sur le monde avec sens.

Dans ses œuvres, pas de narration explicite, mais une immersion totale dans les états d’âme. Elle
peint l’indicible : la passion, les élans du cœur, les instants suspendus qui échappent au langage.
L’abstraction est son souffle, sa langue maternelle de l’âme. Elle y transcrit les vibrations d’un
moment, les secousses d’une émotion, l’éclat d’un silence.

La danse est cette première passion qui l’a poussée à imaginer des designs sur des vêtements.
Mais c’est sur la toile qu’elle a trouvé sa pleine voix. Un véritable élan de transformation, au fil
duquel elle a trouvé son style et sa paix.
Elle ne garde pas ses œuvres pour elle. À travers des expositions soigneusement mises en scène,
elle invite le public à plonger dans son monde, à ressentir, à contempler. Ces rencontres sont
essentielles : elles nourrissent son processus, ouvrent la voie à l’échange et permettent de
dévoiler l’évolution subtile de sa démarche artistique.

Ses sources d’inspiration sont multiples : les émotions fortes, les beautés de la nature, les
mystères du cosmos, les interactions humaines… Mais au-delà de tout, c’est dans sa relation au
divin qu’elle puise la force de créer. Chaque œuvre devient alors une forme de méditation, un
hommage discret à la grandeur de l’univers et à Celui qui l’a façonné. Son art est à la fois
contemplation et offrande.

Sa peinture n’illustre pas : elle vibre. Elle invite à ressentir plus qu’à comprendre. Elle crée un
espace où l’âme peut se retrouver, s’émouvoir, se souvenir. Et dans ce monde en perpétuel
mouvement, les toiles de Alie Moshian nous rappellent que l’émotion est notre langage
universel, et que l’art, lorsqu’il est sincère, peut être un pont entre les êtres et l’infini.
Au cœur de son œuvre, elle exprime l’indicible — sentiments, états d’âme, moments fugaces —
sans passer par les mots. Sa pratique est marquée par une quête de sincérité et d’harmonie
intérieure, ancrée dans une profonde sensibilité au monde qui l’entoure.
Forte de plusieurs expositions personnelles, elle souhaite élargir son champ d’exploration :
expérimenter de nouvelles techniques, s’ouvrir à l’international, collaborer avec des artistes et
intégrer l’art dans la décoration d’intérieur, pour faire entrer l’émotion artistique dans les espaces
du quotidien.

À ceux qui débutent, elle offre un conseil empreint de bienveillance : avancer avec confiance et
douceur, croire en son propre rythme, et se souvenir que chaque œuvre, même imparfaite, est un
pas vers soi-même et vers les autres.
Le parcours de Alie Moshian traduit que l’art est une passerelle entre l’intime et l’universel, une
invitation à ressentir plutôt qu’à comprendre. À travers chaque œuvre, elle nous rappelle que
créer, c’est aussi apprendre à écouter ce qui ne se dit pas et à ressentir l’énergie que nous
renvoie le monde réel. Son sess du détail rappelle que la passion mène à la découverte de trésors
bien plus grands que ceux que nous arrivons à percevoir.

Dalphka Mélus,Trends Magazine

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